La dengue explose
Déjà 115 nouveaux cas de dengue ont été recensés sur les dix premiers jours de février, dont 27 pour a seule journée d’hier. Pour aider l’équipe du Sipres dans sa lutte quotidienne, dix agents supplémentaires ont été recrutés. 182 cas de dengue ont été recensés au mois de janvier. Hier, on était déjà à 115 malades en février. « Nos projections de début de mois donnaient des chiffres prévisionnels de cas de dengue pour février qui tourneraient autour de 250, explique Odile Qaeze, chef du service par intérim du Sipres (Service d’inspection et de prévention des risques environnementaux et sanitaires). Aujourd’hui, nous pensons que nous allons doubler les chiffres de janvier ! » En plus des fortes pluies des derniers jours, la chef de service explique cette recrudescence de cas, en partie par le retour des vacances et les échanges plus nombreux. « Ça multiplie les risques », précise-t-elle. Face à cette épidémie galopante, la mairie n’hésite pas à booster les moyens humains et matériels. Dix agents supplémentaires ont été recrutés cette semaine pour une durée de quatre mois. Ils viennent renforcer les équipes de terrain de la section de lutte anti-vecteurs du Sipres. Ils s’ajoutent ainsi aux douze agents permanents de lutte anti-vecteurs et aux dix agents Ppic (Programme provincial d’insertion citoyenne) arrivés en novembre, qui luttent aux mieux pour contenir le fléau. « Ça va nous permettre de souffler un peu car ça devient très dur pour nos équipes, confie Odile Qaeze. Après une formation théorique et pratique d’un jour ou deux, ils seront mis sur le terrain en équipes avec nos agents. » Des agents Ppic supplémentaires ont également été sollicités par la mairie auprès de la province Sud afin de visiter un plus grand nombre de parcelles dans le cadre de la lutte larvaire. « Aujourd’hui, nous pensons qu’en février nous allons doubler les chiffres de janvier ! » « Lorsqu’un cas est déclaré, on fait une recherche de gîtes larvaires dans un rayon de 100 mètres autour du malade, poursuit Odile Qaeze. Mais dans certains quartiers, il y a tellement de cas qu’on arrive à un épandage sur l’ensemble du secteur. » Un véhicule supplémentaire a également été affecté au Sipres. Il est équipé d’un appareil de pulvérisation supplémentaire. Au total, la mairie disposera donc de six appareils de pulvérisation, montés sur véhicule et d’autres véhicules sont mis à la disposition du Sipres pour le transport sur le terrain des agents. Reste que la situation est de plus en plus tendue. La dengue de type 4 prend le dessus sur la dengue de type 1. La Calédonie n’ayant pas connu ce virus depuis trente ans, peu de Nouméens sont immunisés. L’épidémie risque donc de se répandre très vite. Et pour éviter un scénario catastrophe, une seule solution : s’autodiscipliner… « On a beau le dire et le répéter, ça ne rentre pas, s’agace Odile Qaeze. Tout le monde est concerné. Il faut arrêter de dire « C’est pas chez nous ». On peut passer autant d’insecticide qu’on veut ; si les Nouméens ne font pas ce qu’il faut, on n’y arrivera pas. » Le message est pourtant très clair. |