Marche pour l'emploi local vendredi à Nouméa

Protéger l’emploi local, contrôler l’immigration et lutter contre l’exclusion des citoyens du pays. Ce sont les objectifs 
du nouveau collectif, né il y a une dizaine de jours. L’organisation accuse les pouvoirs publics de préparer une « bombe sociale » en n’appliquant pas l’accord de Nouméa. Elle organise une grande marche, demain, dans la ville.

Deux drapeaux, un seul discours. Le collectif se veut clair. « Nous avons rangé nos étiquettes politiques ou syndicales. Nous sommes ici à titre individuel pour défendre les intérêts des enfants de ce pays », insiste Christian Tein, membre de l’organisation.
Baptisé Collectif pour le contrôle de l’immigration, la protection de l’emploi local et contre l’exclusion des citoyens du pays, ce mouvement a vu le jour il y a un peu plus d’une semaine. Dans ses rangs : des salariés, des patrons, des représentants de jeunes ou de parents d’élèves, issus d’horizons politiques et syndicaux très larges.
L’élément déclencheur de cette organisation n’est autre que la diffusion, il y a un mois, du reportage de la chaîne M6 sur « L’eldorado calédonien ». « Finalement, c’est très bien que cette émission soit sortie. Elle nous a révélé ce qui se passe ici. Elle a servi de déclencheur mais l’inquiétude, elle, est ancienne », précise Jean France, membre du Collectif et issu de l’UGPE, l’Union des groupements de parents d’élèves.
« Ni raciste, ni sectaire, ni anti-zoreille », le mouvement s’appuie simplement sur les accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa qui, rappelle-t-il, « parlent de protection de l’emploi local et de contrôle de l’entrée des personnes qui ne sont pas clairement établies en Nouvelle-Calédonie ».
Pour le collectif, la question de l’immigration pose problème. « Depuis 10-12 ans, nous n’avons plus aucun chiffre sur ces entrées. On nous répond que c’est interdit de faire de telles statistiques. Mais l’accord de Nouméa est constitutionnel. Il faut donc que ces personnes acceptent d’être contrôlées », estime Ronald Frère, chef d’entreprise.

« Ni raciste, ni sectaire, ni anti-zoreille »

Dans un tract diffusé depuis hier, le mouvement recense tous les types d’exclusion qu’il estime liés à cette immigration : emploi, logement, formation, éducation, transports, accès aux soins…
« D’après nos estimations, près de 40 000 personnes sont rentrées ces dix dernières années. C’est bien de faire venir tous ces gens mais on n’arrive même pas à construire suffisamment de logements pour la population locale », déplore Ronald Frère.
Le débat sur le rééquilibrage, qui était au cœur des Evénements, est « rangé », signale Yann Devillers, représentant de la CSTNC et membre du bureau de ce nouveau collectif. « Les gens qui sont au pouvoir doivent appliquer la loi organique, qu’ils ont votée à 72 %. Car sinon, c’est une bombe sociale qu’ils préparent. »
Le jeune mouvement organise une marche, demain matin, dans les rues de Nouméa. Si la population est au rendez-vous, le collectif n’exclut pas de lancer d’autres manifestations du même type dans les semaines ou les mois à venir.


13/02/2009
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